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Mycoplasmes génitaux

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    Classification :
  • Embranchement : Mycoplasmatota
  • Classe : Mollicutes
  • Ordre : Mycoplasmatales
  • Famille : Mycoplasmataceae
    Examen direct :
    • Sans intérêt
    • Éléments coccoïdes ou filamenteux
    Culture :
    • Morphologie (loupe binoculaire) :
      • Mycoplasma genitalium : ne se cultive pas en routine car croissance extrêmement lente (environ 6 mois) et bactérie très exigeante
      • Ureaplasma urealyticum : très petites et irrégulières
      • Mycoplasma hominis : petites colonies (50 à 300μm) en œuf sur le plat
    Habitat naturel :
  • Bactéries ubiquitaires (êtres humains, plantes, insectes…)
  • Flore commensale génitale sauf Mycoplasma genitalium
    Facteurs de virulence :
  • Adhésines (adhésion aux cellules-hôtes)
  • Internalisation dans les cellules-hôtes
  • Production d’enzymes (uréases, IgA protéases)
    Épidémiologie :
  • Portage de Ureaplasma urealyticum :
    • Hommes : environ 10 %
    • Femmes : environ 30 %

  • Infection à Mycoplasma genitalium :
    • Infection sexuellement transmissible, 2ème cause d’urétrites non gonococciques masculines après Chlamydia trachomatis
    • Transmission par contact direct entre les muqueuses urogénitales
    Pathogénicité :
  • Le caractère pathogène des mycoplasmes commensaux (Mycoplasma hominis, Ureaplasma urealyticum et Ureaplasma parvum) est très controversé.

  • La détection de Mycoplasma genitalium dans un échantillon clinique doit être considérée comme pathogène et l'infection associée doit être traitée.

  • Infections génitales : 70% des individus porteurs de Mycoplasma genitalium sont asymptomatiques. Cas symptomatiques :
    • Chez l’homme : urétrites aiguës ou chroniques, épididymites (suspicion mais données insuffisantes), prostatites (suspicion mais données insuffisantes)
    • Chez la femme : vaginoses bactériennes, cervicites, urétrites, salpingites, endmétrites

  • Infections de la femme enceinte (Mycoplasma genitalium, suspicion mais données insuffisantes) :
    • Chorioamniotites
    • Risque d'avortement spontané
    • Risque de prématurité
  • La recherche par culture des mycoplasmes urogénitaux existant à l'état commensal n'est plus recommandée (HAS, 2025).

  • Prélèvement :
    • Prélèvements génitaux
    • Suppurations diverses
    • Premier jet d'urines chez l'homme

    Réalisation de l'examen direct
    Mise en culture :
    • Bactéries exigeantes
    • Respiration : anaérobie facultative
    • Milieux sélectifs (milieu de Shepard, milieu de Hayflick)
    • Incubation : 37°C, air enrichi en CO2
    Identification :
    • PCR (seule méthode diagnostique pour Mycoplasma genitalium)
    • Séquençage de l’ARN 16S
    Résistances naturelles :
  • À toutes les β-lactamines (bactéries dépourvues de paroi)
  • Mycoplasma hominis : résistance naturelle aux macrolides à 14 et 15 atomes (érythromycine, azithromycine)
  • Ureaplasma urealyticum : résistance naturelle à la clindamycine

    Résistances acquises :
  • Tétracycline (résistance fréquente)
  • Mycoplasma genitalium : résistance à l'azithromycine en augmentation (2019 : 35 % des souches en France - source : CNR des IST) et aux fluoroquinolones en augmentation
    Traitement curatif :
  • Molécules actives : tétracyclines, fluoroquinolones, macrolides, streptogramines
  • Recommandations européennes 2021 (Mycoplasma genitalium) :
    • Traitement urgent : doxycycline (7 jours) en attendant les résultats puis azithromycine (5 jours) (souche sensible) ou moxifloxacine (souche résistante)
    • Traitement pouvant être différé : azithromycine (souche sensible) ou moxifloxacine (souche résistante)
    Prophylaxie :
  • Port du préservatif lors des rapports sexuels.
  • Contrôle de l’immunodépression.
  • Contrôle microbiologique post-traitement : PCR à la recherche de Mycoplasma genitalium > 3 semaines après la fin du traitement antibiotique, uniquement en cas de persistance des symptômes.

Mise à jour : juin 2025